Sunday, April 30, 2006

LETTRE OUVERTE a Carla Del Ponte, procureur au TPIY, sur l'assassinat de Slobodan Milosevic--de Maitre Jacques Verges et Dr. Patrick Barriot

LETTRE OUVERTE à Madame Carla Del Ponte, procureur au TPIY, sur l'assassinat de Slobodan Milosevic--de Maitre Jacques Vergès et Dr. Patrick Barriot

(Voici une lettre ouverte de Maître Jacques Vergès et Dr. Patrick Barriot à cette SOMBRE PETASSE [appellation de mon très cher ami que je n’y vais pas nommer parce qu’il restera, j’espère, mon très cher ami], Carla del Ponté, sur l'assassinat judiciaire médicalement assisté de Slobodan MILOSEVIC. Cette lettre est publiée—en partie—en Suisse (pays d'origine de CDP, où elle a aussi foutu la merde en service de la metagroup maffieuse des criminels Ukrainiens, Russes et Israeliens—et, bien sûr, Amis-requins). Une version anglaise de cette lettre suivra très tôt, encore j’espère. Mais regardant la lâcheté de la culture française (plus informée ainsi plus dangereuse que la culture amis-requins) dans l’affaire de la Comédie-Française contre Peter Handke (c’est les imbéciles qui ont hérités le théâtre !), ainsi toutes les manipulations et mensonges d’infos, des Balkans aux Milles Collines d’Afrique centrale, dont les journaux français sont les exemplaires tops: il est difficile ne pas voir la France comme le centre de cancer culturel qui afflige les temps modernes. Mais encore de plus sur Handke plus tard. –mc)

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Lettre ouverte à Madame Del Ponte, procureur au TPIY,
Et aux médecins désignés par le TPIY

Maître Jacques Vergès et Docteur Patrick Barriot

Les médecins possèdent l’art de soigner et d’atténuer les souffrances de leurs patients au moyen de médicaments donc l’efficacité ne cesse de croître. Malheureusement ce pouvoir thérapeutique est parfois utilisé pour réduire au silence des prisonniers irréductibles.

Le cas du prisonnier IT.02.54.T

Slobodan Milosevic souffrait d’une hypertension artérielle sévère et mal équilibrée (pression artérielle systolique atteignant fréquemment 220 à 230 mmHg), aggravée par ses conditions de détention. Cette hypertension artérielle avait des répercussions cardiaques et cérébrales : hypertrophie ventriculaire gauche, troubles de la repolarisation dans les dérivations précordiales de l’électrocardiogramme pouvant faire évoquer une ischémie, athérosclérose des vaisseaux du cou (en particulier de la carotide droite) et des vaisseaux intracrâniens. Cette hypertension sévère justifiait un traitement lourd associant : un béta-bloqueur (metoprolol : 200 mg), un inhibiteur calcique (amlodipine : 20 mg), un inhibiteur de l’enzyme de conversion (enalapril : 40 mg) et un diurétique (hydrochlorothiazide : 50 mg).

Au cours du deuxième semestre de l’année 2005, Slobodan Milosevic présenta également des signes de souffrance cochléo-vestibulaires, en particulier des signes auditifs, devenant progressivement invalidants : bourdonnements d’oreilles (acouphènes), diminution de l’acuité auditive de type surdité de perception prédominant à droite, douleurs auriculaires droites aggravées par le port des écouteurs, vertiges. Il s’agissait selon toute vraisemblance d’une atteinte de l’oreille interne d’origine vasculaire.

Une pathologie vasculaire aggravée par le stress

Les conditions de la détention de Slobodan Milosevic ont joué un rôle dans l’aggravation de sa pathologie vasculaire, en particulier le stress lié à l’isolement familial. Depuis son enlèvement et son incarcération à La Haye, soit depuis près de 5 ans, Slobodan Milosevic n’avait pas été autorisé à recevoir la visite des membres de sa famille. Il y a quelques mois, Slobodan Milosevic écrivait en français à monsieur Javier Solana, secrétaire général du Conseil de l’Union Européenne (UE) et Haut Représentant de l’UE pour la politique étrangère et de sécurité commune (PESC), la lettre suivante :

« Monsieur Solana. Vous savez bien que je dirigeais mon pays
et ses forces armées au moment où vous avez déclenché les frappes
contre la Yougoslavie et vous n’ignorez pas qu’à présent je me trouve
dans votre prison de Scheveningen. La différence fondamentale entre
ma personne et les autres détenus qui m’entourent ne réside pas
seulement dans le fait que je suis le seul chef d’Etat emprisonné ici
mais également dans le fait que je suis la seule personne qui se voit
privée de la possibilité de voir sa famille. Je vous décris ma situation
car je ne suis pas sûr que vous soyez informé des conditions de ma
détention et je ne peux imaginer qu’un homme digne de respect puisse
se rendre responsable d’une telle vilenie. Les mesures de rétorsion à
l’encontre de l’épouse et des enfants d’un adversaire sont indignes d’un
homme d’honneur. Au regard des hautes fonctions qui furent les vôtres
et qui sont également les vôtres aujourd’hui, je ne peux douter que vous
prendrez les mesures nécessaires afin que les membres de ma famille
puissent se rendre et séjourner librement aux Pays-Bas pour me rendre
visite. Slobodan Milosevic. » A l’évidence ces mesures nécessaires n’ont
jamais été prises.

Le stress lié à l’organisation de sa défense a également joué un rôle délétère de l’avis même du cardiologue hollandais nommé par le TPIY, peu suspect, nous le verrons, de compassion à l’égard de son « Accusé ». Dans une lettre datée du 23 novembre 2005, le Dr. P. Van Dijkman (service de cardiologie de l’hôpital Bronovo) écrit au Dr. P. Falke (médecin du Centre de détention) :

« Au regard du programme de travail, il est normal que le patient se sente fatigué.
Il participe à trois sessions par semaine et passe le reste du temps à les préparer,
en interrogeant, entre autres, ses témoins. Cela ne laisse pas beaucoup de temps
pour se reposer. Il est probable que la pression artérielle va augmenter à nouveau
au cours de sessions génératrices de stress » (1).

L’expertise médicale du 4 novembre 2005

Trois médecins spécialistes indépendants ont examiné, à sa demande, Slobodan Milosevic le 4 novembre 2005 : le Dr. M. Shumilina, angéiologue, spécialiste de la circulation veineuse cérébrale à l’Institut de chirurgie cardio-vasculaire Bakoulev de Moscou ; le Pr. V. Andric, oto-rhino-laryngologiste (service d’ORL, hôpital VMA de Belgrade) et le Pr. F. Leclercq, chef de service de cardiologie à l’hôpital Arnaud de Villeneuve (CHU de Montpellier).

Le Pr. F. Leclercq confirmait la présence de signes électrocardiographiques suspects et prescrivait des examens complémentaires (scanner coronaire, scintigraphie myocardique) afin de mieux évaluer la circulation coronaire (2). Peu après l’annonce du décès de Slobodan Milosevic, le Pr. F. Leclercq nous a adressé un message précisant :

« Je suis triste que les examens que nous avions demandés n’aient pas
été réalisés ».

En outre, le Pr. F. Leclercq insistait sur la nécessité d’une période de repos efficace:

« Il est incontestable que le stress participe aux irrégularités de la pression
artérielle et qu’une période de repos doit être prescrite ».

Le Dr. M. Shumilina et le Pr. V. Andric confirmaient l’origine vasculaire des signes cochléovestibulaires invalidants (3, 4). Au vu des examens réalisés, en particulier l’imagerie par résonance magnétique (IRM), le Dr. M. Shumilina mettait en évidence des anomalies vasculaires à plusieurs niveaux : tronc brachiocéphalique, artère carotide interne droite, artère vertébrale droite, artères coronaires. Il existait en outre, selon elle, des anomalies de la circulation veineuse cérébrale liées à un traitement inadéquat de la pathologie vasculaire dont souffrait Slobodan Milosevic. Le Dr. M. Shumilina et le Pr. V. Andric prescrirent également des examens complémentaires (doppler des vaisseaux du cou, artériographie cérébrale).

Le point crucial de cette expertise indépendante est que les trois spécialistes établissaient un lien entre les signes cochléovestibulaires (en particulier la surdité de perception) et l’hypertension artérielle. Or ce lien a été vigoureusement nié par les médecins hollandais désignés par le TPIY, à l’exception du Dr. J. De Laat (Leiden University Medical Centre) qui écrivit le 28 novembre 2005 au Dr. P. Falke :

« Il est probable que l’état cardiovasculaire du patient joue un rôle dans
cette atteinte auditive » (5).

Mais son avis fut ignoré.

La conclusion du rapport des médecins indépendants était sans ambiguïté :

« Compte tenu des résultats des examens médicaux consultés dans
le dossier et réalisés lors de la visite du 4 novembre 2005, nous pouvons
conclure que l’état de santé du patient n’est pas stabilisé et que des
complications sont possibles. Son état nécessite la poursuite des explorations
avec pour objectif de préciser l’origine des troubles présentés. Il est nécessaire
de proposer au patient une période de repos, c’est-à-dire la cessation de toutes
les activités physiques et de tous les efforts intellectuels pendant au moins
6 semaines» (6).

Le rapport du groupe d’experts soulevait donc des problèmes non résolus, à la fois d’ordre diagnostique et thérapeutique. Il soulignait également la gravité et l’urgence de la situation. Il fut cité à l’appui d’une demande de mise en liberté provisoire en vue d’une hospitalisation à l’Institut Bakoulev de Moscou, la Russie offrant toutes les garanties de sécurité pour le retour de Slobodan Milosevic à La Haye, une fois le traitement effectué. L’Institut Bakoulev possède un plateau technique offrant à la fois les possibilités diagnostiques (coronarographie, artériographie cérébrale) et thérapeutiques (dilatation coronaire, endartériectomie carotidienne) requises, ainsi que des spécialistes du plus haut niveau sous la direction du Pr. L. Bockeria. Le Pr. L. Bockeria qualifiait l’état de Slobodan Milosevic de « critique » et prédisait une « catastrophe cardio-vasculaire » (7).

Désaccords et controverses

Les conclusions du groupe d’experts indépendants furent contestées par les médecins hollandais assignés par l’autorité pénitentiaire et firent l’objet d’une double controverse. D’abord une controverse opposant le Pr. F. Leclercq au Dr. P. Van Dijkman. Dans un rapport adressé à H. Holthuis, greffier du TPIY, daté du 14 novembre 2005, le Dr. P. Falke déclare :

« Contrairement à la conclusion commune des médecins examinateurs
(V. Andric, F. Leclercq et M. Shumilina), le spécialiste traitant (P. Van Dijkman)
conclut qu’il est peu probable que les anomalies vasculaires aient un lien direct
avec les symptômes présentés. Le spécialiste traitant estime qu’une période de
repos n’aura pas d’influence positive sur ces symptômes» (8, 9).

Cet avis est confirmé quelques jours plus tard par une lettre du Dr. P. Van Dijkman, datée du 18 novembre 2005 et adressée au Dr. P. Falke. Voici ce que déclare dans cette lettre le Dr. P. Van Dijkman à propos des prescriptions du Pr. F. Leclercq (examens complémentaires et repos) :

« Ce dernier point me semble quelque peu excessif au vu des examens
déjà réalisés (…). À ce jour, je ne vois aucun argument pour modifier
la procédure et, de mon point de vue, il n’y a pas d’élément d’ordre
cardiologique pour modifier le déroulement actuel du procès » (10).

Position réaffirmée quelques jours plus tard dans une lettre datée du 1er décembre 2005, adressée à nouveau par le Dr. P. Van Dijkman au Dr. P. Falke :

« Dans mon courrier du 18 novembre 2005, je signalais que je ne voyais
pas de raison de modifier la prise en charge et que, d’un point de vue
cardiologique, il n’y avait pas de raison non plus de modifier le déroulement
du procès (...). Les trois médecins étrangers qui ont examiné Mr. Milosevic
recommandent qu’une période de repos de 6 semaines lui soit accordée
immédiatement. Il s’agit d’une durée déterminée de façon arbitraire et
à l’appui de laquelle, à mon avis, aucun argument solide n’est apporté » (11).

Le Dr. P. Van Dijkman, nous le voyons, conteste de façon péremptoire l’avis d’un professeur de cardiologie. Il conteste à la fois la prescription d’examens complémentaires chargés de préciser le diagnostic et l’octroi d’une période de repos nécessaire au plan thérapeutique. Il se déclare néanmoins incompétent sur la pathologie cochléo-vestibulaire et il ne se prononce pas sur l’avis du Dr. M. Shumilina concernant les troubles vasculaires. Il aurait dû prendre en compte les avis de ses confrères ou demander l’avis d’un interniste. Trop sûr de lui, il semble plus à l’aise pour réduire le temps de repos d’un homme malade que pour établir un bon diagnostic. Il est important de préciser que, de l’avis même du Pr. J.H. Kingma (ancien Inspecteur-général de la Santé des Pays-Bas), le Dr. P. Van Dijkman aurait dû prendre l’avis d’un autre spécialiste :

« Le Pr. Kingma estime qu’un avis spécialisé supplémentaire devrait
être requis pour conseiller le Dr. P. Van Dijkman dans le traitement
de l’Accusé. Un spécialiste en médecine interne serait probablement
de bon conseil à ce stade parce que l’Accusé souffre d’hypertension
artérielle, affection qui touche tous les organes et pas seulement le cœur.
Le Pr. Kingma propose de parler au Dr. P. Van Dijkman de la possibilité de
demander un avis supplémentaire » (12, 13).

La deuxième controverse opposait le Dr. M. Shumilina au Dr. N. Aarts (neuroradiologue hollandais) sur le lien entre les symptômes cochléo-vestibulaires observés et l’hypertension artérielle mal traitée. Pour le Dr. M. Shumilina et le Pr. V. Andric, l’origine vasculaire des troubles sensoriels auditifs ne faisait pas de doute et ils contestaient l’interprétation du médecin hollandais (14). Un document du TPIY daté du 14 décembre 2006 précise sans la moindre ambiguïté :

« Le Dr. N. Aarts, spécialiste agréé par le tribunal, estime que Mr. Milosevic
ne présente aucune pathologie nécessitant un traitement » (15).

Seul le Dr. J. De Laat, nous l’avons dit, a confirmé le lien entre la pathologie vasculaire et les signes cochléo-vestibulaires, mais son avis n’a pas été pris en considération.

L’assurance, l’arrogance dirons-nous, avec laquelle le Dr. P. Van Dijkman a contesté l’avis du Pr. F. Leclercq et l’arrogance avec laquelle le Dr. N. Aarts a contesté l’avis du Dr. M. Shumilina et du Pr. V. Andric sont suspectes. Ces « experts agréés par le TPIY » n’ont pas accordé la moindre place au doute diagnostique ni aux règles de déontologie, que ce soit à l’égard d’un homme malade, dont ils avaient en charge la santé, ou à l’égard de confrères, dont l’avis aurait dû être pris en compte au vu de leur expérience et de leur compétence. En réalité ces médecins ont été beaucoup plus influencés par les arguments du procureur que par ceux de leurs confrères. Notons à nouveau que la seule fois où un médecin désigné par le tribunal s’est déclaré incompétent et a confié le dossier à un autre collègue, ce dernier est allé dans le sens des experts indépendants. L’avis du Dr. J. De Laat avait été sollicité par le Dr. H. Spoelstra (service ORL de l’hôpital Bronovo) dans une lettre datée du 21 novembre 2005 car ce dernier, mandaté par le TPIY, estimait que certains troubles présentés par Slobodan Milosevic sortaient de son champ de compétence et il souhaitait l’avis d’une tierce personne (16).

Des accusations non fondées concernant la non-observance du traitement

Au mois de juillet et au mois d’août 2004, le Dr. P. Van Dijkman et le Pr. R. Tavernier ont adressé des rapports au TPIY exprimant des doutes sur le fait que l’« Accusé » prenait bien son traitement (17). Il est important de noter qu’à la suite de cette accusation médicale, plusieurs mémorandums confidentiels ont été rédigés par les autorités du centre de détention : mémorandum du 31 août 2004 signé T. McFadden, directeur du Centre de détention, mémorandum du 14 octobre 2004 signé T. McFadden, mémorandum du 26 octobre 2004 signé J. Hocking, greffier-adjoint du TPIY (18, 19, 20). Ces mémorandums accréditaient la thèse des médecins et proposaient des mesures de rétorsion visant à empêcher Slobodan Milosevic d’assurer seul sa défense (21) et à supprimer les facilités qui lui avaient été accordées pour préparer ses témoins.

Fin 2005 et début 2006 une nouvelle série de mémorandums émanant des autorités du centre de détention visait une fois de plus à réduire les droits de la défense : mémorandum du 7 mars 2005 signé J. Hocking, mémorandums du 6 décembre et du 19 décembre 2005 signés T. McFadden, mémorandum du 20 décembre 2005 signé H. Holthuis, mémorandum du 6 janvier 2006 signé P. Falke, mémorandum du 1er février 2006 signé F. Gilmour, directeur-adjoint du centre de détention, mémorandum du 13 février 2006 signé F. Gilmour (22, 23, 24, 25, 26, 27). Tous ces mémorandums accusaient à nouveau Slobodan Milosevic d’aggraver volontairement son état de santé en refusant d’absorber les médicaments prescrits par le Dr. P. Van Dijkman et en absorbant d’autres médicaments non prescrits. Ces mémorandums s’appuyaient sur des rapports médicaux précisant que les taux sanguins des médicaments prescrits étaient anormalement bas. De bonne foi, Slobodan Milosevic proposa alors de se soumettre à des examens sanguins, sous strict contrôle médical, afin de doser les médicaments prescrits et de rechercher d’éventuels médicaments non prescrits. L’examen le plus important fut réalisé le 12 janvier 2006 (28, 29, 30). Le rapport émis le 24 janvier 2006 par le Dr. D. Uges et le Dr. D. Touw (pharmaco-toxicologues, experts en médecine légale) concluait qu’« il y a de solides arguments dans les données pharmacologiques issues de ces tests pour soutenir que l’« Accusé » ne prend pas ou prend de façon irrégulière son traitement, et qu’il semble évident que ce peut être la cause de l’hypertension artérielle persistante ». Ce rapport mettait, une fois de plus, en évidence des taux anormalement bas de médicaments prescrits, alors qu’ils avaient été absorbés sous strict contrôle médical dans le cadre d’examens sanguins librement acceptés, et même réclamés par Slobodan Milosevic. Notons par ailleurs que les toxicologues se sont limités au dosage du metoprolol et de l’amlodipine et qu’ils n’ont pas jugé utile de doser l’enelapril (élément pourtant essentiel du traitement) ni l’hydrochlorothiazide. Le rapport stipule clairement : « Nous avons décidé de ne pas doser l’enalapril ni l’hydrochlorothiazide ». En outre, la sensibilité des méthodes de mesures utilisées est sujette à caution, le laboratoire du Dr. D. Uges et celui du Dr. D. Touw n’utilisant pas les mêmes méthodes. Le Dr. D. Touw semble avoir utilisé une méthode de détection en chromatographie UV peu sensible et non une méthode séparative de chromatographie en phase liquide. Or l’interprétation des résultats diffère en fonction de la sensibilité des méthodes de mesure, une activité hémodynamique pouvant être observée à partir de 6 microgrammes par litre pour l’amlodipine et à partir de 20 microgrammes par litre pour le metoprolol.

Un point capital doit être souligné à propos de la prise de sang du 12 janvier 2006 : à aucun moment n’apparaît dans le bilan émis par le laboratoire au mois de janvier, la mention de la découverte de rifampicine. En revanche, cet antibiotique, réputé pour son aptitude à déclencher un phénomène d’induction enzymatique, est cité dans la discussion visant à trouver une explication aux taux anormalement bas de metoprolol et d’amlodipine. Un taux sanguin abaissé peut en effet résulter, entre autres, d’une mauvaise absorption digestive, d’interactions médicamenteuses variées, d’un mécanisme d’induction enzymatique ou d’une métabolisation rapide par duplication génique (CYP2D6, CYP3A4). Il est écrit dans le rapport :

« Dans la mesure où l’amlodipine est un substrat de l’enzyme CYP3A4,
la concentration d’amlodipine peut baisser en cas d’induction enzymatique
liée par exemple à une prise de rifampicine »,

et plus loin :

« A ce stade, nous ne pouvons pas fournir d’explication satisfaisante
pour ces taux bas de metoprolol et d’amlodipine ».

En d’autres termes, lorsqu’ils rendent les résultats des tests sanguins, au mois de janvier 2006, les experts en toxicologie n’ont aucune certitude, seulement des suppositions. Ils évoquent la possibilité d’une induction enzymatique et ils citent « à titre d’exemple » un bon inducteur enzymatique : la rifampicine. Mais ils ne signalent à aucun moment la présence de rifampicine dans les échantillons de sang. Curieusement, deux mois plus tard, ils annoncent avoir découvert un taux élevé de rifampicine dans les prélèvements du 12 janvier, à savoir 0,8 mg/l de rifampicine et 1,1 mg/l de désacétyl-rifampicine, ce qui correspond selon eux à l’absorption d’une dose thérapeutique (environ 10 mg/kg/j soit 2 gélules de 300 mg en une seule prise pour un adulte). Or ce résultat, qui apparaît dans une lettre du Dr. D. Touw au Dr. P. Falke datée du 23 février 2006 (31), puis dans une lettre du Dr. P. Falke au greffier H. Holthuis datée du 3 mars 2006 (32), n’a été communiqué à Slobodan Milosevic que le 7 mars 2006.

Slobodan Milosevic n’a jamais absorbé de rifampicine dans le but d’aggraver son état de santé et il na pas absorbé le moindre antibiotique durant ses années de détention. Soulignons à nouveau que la pathologie cardiovasculaire dont souffrait Slobodan Milosevic ne constituait ni une contre-indication absolue ni même une contre-indication relative à la prise de cet antibiotique actif contre de nombreuses maladies bactériennes, pas seulement la tuberculose ou la lèpre. La rifampicine, en cas de prises répétées, est seulement capable de diminuer (et non d’annuler) l’efficacité de certains traitements par un mécanisme d’induction enzymatique. Plusieurs questions viennent naturellement à l’esprit concernant les méthodes des « experts toxicologues » : comment se fait-il que la présence de rifampicine n’ait pas été contrôlée sur différents échantillons de sang ? Comment peut-on affirmer qu’une prise occasionnelle de rifampicine peut annuler les effets d’une puissante association thérapeutique (diurétique, inhibiteur calcique, beta-bloqueur, inhibiteur de l’enzyme de conversion) ? Pourquoi ne pas avoir réalisé un bilan hépatique à la recherche d’une augmentation des transaminases ? Pourquoi ne pas avoir dosé l’enalapril et l’hydrochlorothiazide ? Pourquoi ne pas avoir dosé les métabolites de ces médicaments ? Pourquoi ne pas avoir dosé les médicaments avec une méthode séparative plus sensible telle que la chromatographie en phase liquide ? Pourquoi avoir attendu le 7 mars pour rendre à l’intéressé les résultats d’une prise de sang remontant au 12 janvier ? Pourquoi la feuille informatisée attestant le dosage de rifampicine n’a-t-elle jamais été produite par le Dr. D. Uges ? On reste stupéfait devant tant de légèreté, de lacunes et d’incompétence.

Si Slobodan Milosevic avait vraiment voulu diminuer l’efficacité de son traitement, il était plus facile de ne pas absorber le traitement que d’absorber à la fois son traitement antihypertenseur et un médicament non-prescrit (la rifampicine), difficile à se procurer, susceptible d’être découvert lors d’une fouille (comprimés généralement faciles à reconnaître et colorés en rouge), qui colore les urines en rouge et qui peut être facilement décelé par les examens sanguins. Rappelons également que, contrairement à ce qui a été publié, Slobodan Milosevic ne pouvait recevoir de l’extérieur ni médicament ni alcool. Les médicaments étaient absorbés avec un verre d’eau, en présence d’un infirmier. Sa chambre était régulièrement fouillée en son absence, ce qui est illégal. Quant au taux de nordiazepam, métabolite actif de plusieurs benzodiazépines, découvert dans les échantillons de sang, il était trop bas pour avoir des effets pharmacodynamiques. Ces effets auraient été, de toute façon, plutôt bénéfiques sur l’hypertension. Les traces de nordiazepam correspondaient à des prescriptions anciennes de diazepam par le Dr. P. Falke.

L’Ordre du TPIY du 26 janvier 2006, citant en référence le mémorandum de H. Holthuis du 20 décembre 2005, revenait sur les accusations de 2004 : « L’accusé a volontairement manipulé le déroulement du procès et a volontairement manipulé son état de santé en ne prenant pas les médicaments qui lui avaient été prescrits et en prenant d’autres médicaments qui n’avaient pas été prescrits par des médecins désignés par le tribunal. L’Accusé a été trouvé en possession de quantités potentiellement mortelles de médicaments non-prescrits à deux reprises en 2004 (à l’occasion d’une fouille de son bureau au mois d’août et à l’occasion d’une inspection de sa cellule dans la semaine du 29 novembre. Les rapports médicaux établis après la découverte du mois d’août font mention de traces de médicaments non prescrits dans le sang de l’Accusé » (33).

Le traitement régulier de Slobodan Milosevic comportait les médicaments antihypertenseurs que nous avons cités, un médicament traitant l’hypercholestérolémie (simvastatine : 40 mg), de petites quantités d’aspirine (ascal : 300 mg), un antihistaminique (cinnarazine : 25 mg), et à l’occasion du diazepam et du diclofenac. Quels sont donc ces médicaments « potentiellement mortels » que l’on a trouvés chez Slobodan Milosevic ? Durant l’été 2004, les gardiens du centre de détention ont trouvé dans son bureau une enveloppe marquée « Misha » contenant des comprimés de benzodiazépines (midazolam et prazepam). Il s’agissait d’une enveloppe appartenant à l’avocat Dragoslav Ogjanovic, que ce dernier avait oubliée dans le bureau de Slobodan Milosevic. En tout état de cause, ces médicaments étaient inoffensifs voire bénéfiques. Le 1er février 2006, 21 comprimés d’un médicament antihypertenseur, le Prilazid Plus (association de cilazapril et d’hydrochlorothiazide), ont été découverts dans la cellule de Slobodan Milosevic. Cette découverte a fait l’objet d’un nouveau mémorandum le 2 février 2006 signé J. Hocking (34). En fait, ces comprimés, trouvés avec une notice écrite en cyrillique, étaient périmés depuis le mois de mars 2003. Il s’agissait de comprimés que Slobodan Milosevic avait dans sa poche lors de son enlèvement au mois de juin 2001 et qui avaient été confisqués à son arrivée au centre de détention. Curieusement, ces comprimés sont réapparus lors de la fouille du 1er février 2006 pour étayer la thèse de la manipulation de son état de santé. Une fois de plus, il s’agissait de médicaments dont l’effet ne pouvait être que bénéfique pour un patient souffrant d’hypertension artérielle.

Le rapport médicolégal du Dr. W. Zwart Voorspuij, daté du 11 mars 2006, concerne la découverte du corps de Slobodan Milosevic dans la cellule E04 du centre de détention. Avant même de décrire la découverte du corps, le Dr. W. Zwart Voorspuij déclarait dans son rapport :

« La non-observance du traitement et la prise de médicaments
non-prescrits ont été signalées. Un bilan sanguin réalisé au mois
de janvier 2006 révélait la présence de rifampicine (à un taux
thérapeutique) et de diazepam. De plus, il prenait un médicament
qui n’est pas disponible aux Pays-Bas (Vascase Plus, comparable
au Co-Renitec). La rifampicine peut déclencher une induction
enzymatique conduisant à une augmentation du métabolisme des
autres médicaments. Certains des médicaments prescrits n’ont pas
été retrouvés dans le sang ou ont été retrouvés à des taux
anormalement bas. » (35).

On peut s’étonner qu’un médecin chargé de constater le décès d’un détenu qu’il ne connaît absolument pas, reprenne en tête de son rapport des accusations non fondées suggérées par le TPIY. A ce stade des investigations, son rôle se limitait à constater les faits, seulement les faits. Le Dr. W. Zwart Voorspuij signale que Slobodan Milosevic prenait un médicament, le Vascase Plus, non disponible aux Pays-Bas. Or le Vascase Plus (association d’un inhibiteur de l’enzyme de conversion, le cilazapril, et d’un diurétique, l’hydrochlorothiazide) apparaît sur les fiches de prescription, en particulier celles du mois de juillet et du mois d’août 2002 (36). Comment un médicament, censé ne pas être disponible aux Pays-Bas, pouvait-il être prescrit dans le centre de détention ? Le Dr. W. Zwart Voorspuij a-t-il commis une erreur en citant le Vascase Plus ? Voulait-il parler du Prilazid Plus, évoqué précédemment, qui comporte également une association de cilazapril et d’hydrochlorothiazide ? Une telle confusion est grave dans un rapport de médecine légale. En tout état de cause, il s’agissait d’un médicament ayant été prescrit à Slobodan Milosevic aussi bien à Belgrade, avant son enlèvement, que dans le centre de détention de Scheweningen. Notons enfin qu’aucun dosage d’inhibiteur de l’enzyme de conversion (qu’il s’agisse de Vascase, de Prilazid ou de Renitec…) ne semble avoir été réalisé par les « experts toxicologues ».

Des journalistes et des médecins « embedded » par le TPIY

Les accusations non fondées des médecins à l’encontre de Slobodan Milosevic ont permis au bureau du procureur de réduire les droits de sa défense. Comme d’ordinaire les thèses du Procureur ont été reprises et largement diffusées par les médias, en particulier par les médias français. En voici quelques exemples. L’hebdomadaire Le Point du 16 mars 2006 évoqua les « mélanges médicamenteux auxquels se livre le détenu en prison afin de réduire l’efficacité des traitements qu’on lui administre », allant jusqu’à affirmer qu’« à force d’ingérer des substances chimiques, le dictateur serbe aurait ainsi été pris à son propre piège ». Jacques Amalric écrivit dans Libération du 16 mars 2006 : « Milosevic en a profité pour se procurer des médicaments contre-indiqués dans l’espoir d’altérer son état de santé afin de favoriser sa demande de liberté provisoire pour se faire soigner à Moscou ». Cette thèse a également été développée par Stéphanie Maupas qui a suggéré dans les colonnes du Monde que Slobodan Milosevic absorbait des médicaments non prescrits pour fomenter son « évasion » vers la Russie. Stéphanie Maupas signalait des « traces de rifampicine, un médicament contre la tuberculose, annulant les effets du traitement prescrit contre les problèmes cardiovasculaires » (Le Monde, 19-20 mars).

Les soupçons d’empoisonnement.

Slobodan Milosevic, dont l’état de santé ne cessait de se dégrader au début de l’année 2006, semblait convaincu que le tribunal voulait l’empoisonner. Le 11 novembre 2005, le Dr. P. Falke, constatant un état d’épuisement de Slobodan Milosevic, déclara qu’il était incapable d’assister à l’audience (37). Le 21 novembre 2005, le même Dr. P. Falke avertit H. Holthuis que Slobodan Milosevic souffrait d’une poussée hypertensive, que sa « pression artérielle était au-delà des paramètres acceptables » et qu’il ne pouvait pas assister à l’audience (38). Les signes auditifs étaient devenus invalidants. Pour Slobodan Milosevic, les soupçons d’empoisonnement était fondés en grande partie sur le fait que la découverte d’un taux efficace de rifampicine dans le bilan sanguin du 12 janvier ne lui avait été signalée que deux mois plus tard, le 7 mars 2006. Or il savait pertinemment qu’il n’avait jamais absorbé volontairement ce produit.

Il semble peu probable que le TPIY ait voulu aggraver l’état de santé de Slobodan Milosevic en lui administrant de la rifampicine pour réduire les effets de son traitement anti-hypertenseur. En effet, la rifampicine aurait due être administrée régulièrement et à son insu. Il y a d’autres inducteurs enzymatiques plus faciles à manier et surtout, il y a des molécules bien plus efficaces et bien plus difficiles à dépister si l’on veut aggraver l’état cardiovasculaire d’un patient. Enfin, on comprend mal pourquoi le TPIY aurait demandé des recherches de médicaments non prescrits dans les bilans sanguins (en particulier celui du 12 janvier 2006), sachant que la rifampicine serait certainement découverte. En revanche le tribunal avait tout intérêt à « découvrir » de la rifampicine pour étayer la thèse de la non-observance et de la manipulation du traitement par Slobodan Milosevic. Pour le TPIY, dans la mesure où Slobodan Milosevic aggravait volontairement son état de santé, il ne méritait pas la moindre mesure de clémence et il devenait licite de réduire les droits de sa défense.

Le 24 février 2006, le tribunal a ainsi rejeté la demande d’hospitalisation qui aurait permis à Slobodan Milosevic d’être correctement soigné à Moscou. Slobodan Milosevic a adressé une ultime demande, sous la forme d’une lettre manuscrite datée du 8 mars, au ministre russe des Affaires étrangères, en vue d’une hospitalisation d’urgence dans l’Institut de chirurgie cardio-vasculaire Bakoulev de Moscou. Il est mort trois jours plus tard dans la cellule E04, le samedi 11 mars 2006. Sa mort survenait après celle de Slavko Dokmanovic, après celle de Milan Kovacevic et après celle de Milan Babic. L’autopsie réalisée par l’Institut de médecine légale hollandais a établi que Slobodan Milosevic était mort d’un infarctus du myocarde et qu’il n’y avait pas de trace de médicament toxique dans son sang. Il est clair que la mort subite de Slobodan Milosevic n’aurait jamais pu être mise sur le compte de l’évolution normale et prévisible de sa pathologie cardiovasculaire si cette dernière avait été correctement prise en charge. Il s’agit donc d’un « assassinat judiciaire » provoqué par des conditions de détention inhumaines et des soins médicaux approximatifs et inadaptés, « consentis » par des médecins aux ordres de l’autorité pénitentiaire.

Le suicide écarté sans l’ombre d’un doute

Contrairement à ce qui a pu être avancé hâtivement, Slobodan Milosevic ne s’est pas suicidé. D’une part, ceux qui le connaissaient bien savent à quel point il était résolu à se battre jusqu’à l’effondrement d’un TPIY qui échouait à apporter les preuves matérielles de sa culpabilité. Monsieur J. Bissett, ancien ambassadeur du Canada en Yougoslavie, qui témoignait fin février 2006 devant le TPIY, décrivit Slobodan Milosevic toujours acharné au travail et faisant preuve d’un sens de l’humour inaltéré. Le jour précédant sa mort, Slobodan Milosevic eut une conversation téléphonique avec Milorad Vucelic, du Parti socialiste serbe. Il lui déclara énergiquement : « Ne vous inquiétez pas. Ils ne me détruiront pas, ils ne me briseront pas. C’est moi qui les vaincrai ! ». De fait, le procureur G. Nice avait avoué quelques mois auparavant que le « projet de Grande Serbie », clef de voûte de l’accusation, ne reposait sur aucun fait établi. Il est donc stupide de prétendre qu’une prise de rifampicine ou de médicament non-prescrit ait pu être responsable d’une mort subite assimilable à une forme de suicide. La thèse du suicide peut être écartée sans l’ombre d’un doute, d’autant que l’autopsie de Slobodan Milosevic n’a pas révélé la présence de la moindre molécule suspecte.

L’assassinat judiciaire médicalement assisté

Les médecins n’ont pas une obligation de résultats mais ils ont une obligation de moyens et ils doivent dispenser des soins conformes aux données actuelles de la science. Or, les médecins du TPIY ont fait preuve d’une grande carence diagnostique et thérapeutique, assimilable à une non-assistance à personne en danger. Le seul diagnostic qu’ils ont évoqué, à savoir la manipulation de son traitement par Slobodan Milosevic, est celui qui fournissait un bon motif au procureur pour réduire les droits de la défense. Ils ne se sont pas comportés comme des praticiens responsables de la santé d’un « Patient » mais comme des fonctionnaires chargés de surveiller un « Accusé ». Les documents internes du TPIY montrent la parfaite collaboration entre les médecins hollandais, les procureurs et les responsables du centre de détention, dans le but accompli de réduire les droits de la défense. Ces médecins devraient être poursuivis pour non assistance à personne en danger dans la mesure où des spécialistes indépendants, dont la compétence et l’expérience ne pouvaient être mises en doute, avaient signalé la gravité de la situation et le risque de complications graves.

Les accusations sans fondement portées contre Slobodan Milosevic avaient pour but (et la plupart de ces buts ont été atteints) :

1. De lui interdire d’assurer lui-même sa défense et de lui assigner, contre sa volonté, des avocats chargés de le représenter (Steven Kay et Gillian Higgins).

2. De supprimer les facilités qui lui avaient été accordées pour préparer sa défense par l’« Order concerning the Preparation and Presentation of the Defence Case » du 17 septembre 2003.

3. De réduire le temps alloué à l’organisation de sa défense et d’augmenter le rythme des audiences avec passage à quatre ou cinq audiences par semaine au lieu de trois, de telle façon que Slobodan Milosevic n’ait pas les moyens matériels et physiques de préparer ses témoins, la fatigue et le stress devenant insupportables.

4. De rejeter sa demande d’hospitalisation d’urgence à l’Institut Bakoulev. Les médecins désignés par le TPIY ont accusé Slobodan Milosevic de ne pas suivre les prescriptions médicales pour lui faire porter l’entière responsabilité de la dégradation de son état de santé. Ce faisant, ils se dispensaient de rechercher la véritable cause des signes alarmants présentés par Slobodan Milosevic et ils justifiaient le refus d’une hospitalisation d’urgence à Moscou, puisque selon eux il suffisait à Slobodan Milosevic de prendre correctement son traitement pour que tout rentre dans l’ordre. Ils ont ainsi privé Slobodan Milosevic d’une mesure de clémence pour raison de santé accordée à d’autre détenus (V. Kovacevic, P. Strugar).

Dès le mois d’août 2004, le Dr. P. Van Dijkman et le Pr. R. Tavernier signalaient au tribunal que Slobodan Milosevic ne prenait probablement pas ses médicaments. Or il ne disposait d’aucune preuve pour étayer une telle accusation qui a porté gravement préjudice à Slobodan Milosevic et qui relevait plus de la délation que des obligations de soins. Par la suite, les médecins désignés par le TPIY ont repris cette accusation et ont privilégié ce seul « diagnostic » pour expliquer la dégradation de l’état de santé de Slobodan Milosevic. Le Dr. P. Falke affirmait que « L’Accusé mettait en jeu sa santé et sa vie en ne prenant pas correctement son traitement ». A plusieurs reprises ce médecin généraliste a rendu des avis péremptoires sur des sujets débordant son cadre de compétence (pharmacocinétique du diazepam, validité de la chromatographie UV, etc.). En outre, la fiabilité de ses prescriptions est loin d’être établie : des prescriptions occasionnelles ou « à la demande » n’ont pas notées sur les fiches de prescription. Nous avons également souligné les lacunes diagnostiques des autres médecins désignés par le TPIY, qu’ils soient ORL (Dr. H. Spoelstra), neuroradiologue (Dr. N. Aarts) ou toxicologues (Dr. D. Uges, Dr. D. Touw). L’analyse des documents internes du TPIY montre que les rapports des médecins (1, 8, 9, 10, 11, 17, 25, 28, 29, 30, 31, 32) précédaient voire généraient les mémorandums des autorités pénitentiaires (18, 19, 20, 22, 23, 24, 26, 27, 34) et les charges des procureurs (39). Ces médecins portent une lourde responsabilité dans la mort de Slobodan Milosevic par infarctus du myocarde. Il s’agit indéniablement d’un assassinat judiciaire avec la complicité de médecins, autrement dit d’un assassinat judiciaire médicalement assisté. Nous devons signaler que les avocats Steven Kay et Gillian Higgins, au cours du premier trimestre 2006, ont défendu les droits de Slobodan Milosevic en dénonçant un certain nombre des faits évoqués précédemment (40, 41).

Tels sont les faits, Madame le Procureur et Messieurs les médecins aux ordres du TPIY, et nous vous mettons au défi de les démentir et de nous poursuivre devant les tribunaux.

Les documents confidentiels cités en références nous ont été communiqués par des membres du Parquet indignés par le comportement de leur chef.


Références.

1. Lettre du Dr. P. Van Dijkman datée du 23 novembre 2005 et adressée au Dr. P. Falke, IT-02-54-T, pages 45804-45805.
2. Rapport du Pr. F. Leclercq daté du 4 novembre 2005, IT-02-54-T, pages 45840-45842.
3. Rapport du Dr. M. Shumilina daté du 4 novembre 2005, IT-02-54-T, pages 45845-45846.
4. Rapport du Pr. V. Andric daté du 4 novembre 2005, IT-02-54-T, pages 45843-45844.
5. Lettre du Dr. J. De Laat datée du 28 novembre 2005 et adressée au Dr. P. Falke, IT-02-54-T, pages 45800-45801.
6. Conclusion collective (Pr. F. Leclercq, Dr. M. Shumilina, Pr. V. Andric) datée du 4 novembre 2005, IT-02-54-T, page 45839.
7 Lettre du Pr. L. Bockeria datée du 14 décembre 2005 et adressée à Fausto Pocar, président du TPIY, IT-02-54-T, pages 45765-45766.
8. Rapport du Dr. P. Falke daté du 14 novembre 2005 et adressé au greffier H. Holthuis, IT-02-54-T, pages 45822- 45823.
9. Rapport du Dr. P. Falke daté du 14 novembre 2005 et adressé au greffier H. Holthuis, IT-02-54-T, page 45820.
10. Lettre du Dr. P. Van Dijkman datée du 18 novembre 2005 et adressée au Dr. P. Falke, IT-02-54-T, pages 45813-45814.
11. Lettre du Dr. P. Van Dijkman datée du 1er décembre 2005 et adressée au Dr. P. Falke, IT-02-54-T, page 45667 et page 45791.
12. Avis du Pr. J.H. Kingma, ancien Inspecteur-général de la Santé des Pays-Bas, IT-02-54-T, page 45515.
13. Geoffrey Nice, The Prosecutor v. Slobodan Milosevic, 28 février 2006, pages 45514-45517.
14. Rapport du Dr. M. Shumilina daté du 14 décembre 2005, IT-02-54-T, page 45787.
15. The Prosecutor v. Slobodan Milosevic, 2 mars 2006, IT-02-54-T, page 45667.
16. Lettre du Dr. H. Spoelstra datée du 21 novembre 2005 et adressée au Dr. P. Falke, IT-02-54-T, page 45807.
17. Rapport du Dr. P. Van Dijkman daté du 18 août 2004, IT-02-54-T, pages 37641-37643.
18. Mémorandum interne du 31 août 2004 signé T. McFadden, IT-02-54-T, pages 45642- 45644.
19. Mémorandum interne du 14 octobre 2004 signé T. McFadden, IT-02-54-T, pages 45645- 45647.
20. Mémorandum interne daté du 26 octobre 2004 signé J. Hocking, IT-02-54-T, page 45648.
21.Ordre du 22 septembre 2004 « Reasons for Decision on Assignment of Defence Councel.» assignant Steven Kay et Gillian Higgins.
22. Mémorandum interne du 7 mars 2005 signé J. Hocking, IT-02-54-T, page 45508.
23. Mémorandum interne du 19 décembre 2005 signé T. McFadden, IT-02-54-T, page 45640.
24. Mémorandum interne du 20 décembre 2005 signé H. Holthuis, IT-02-54-T, page 45641.
25. Rapport du 6 janvier 2006, adressé par le Dr. P. Falke au greffier H. Holthuis, IT-02-54-T, page 45634.
26. Mémorandum interne du 1er février 2006 signé F. Gilmour, IT-02-54-T, page 45613.
27. Mémorandum interne du 13 février 2006 signé F. Gilmour, IT-02-54-T, pages 45542-45546.
28. Rapports du Dr. D. Touw datés du 16 et du 20 janvier 2006 et adressés au greffier H. Holthuis, IT-02-54-T, pages 45583-45588.
29. Rapport du Dr. D. Uges daté du 24 janvier 2006 et adressé au greffier H. Holthuis, IT-02-54-T, pages 45623-45627.
30. Résultats des analyses toxicologiques adressés le 20 janvier 2006 au TPIY par le Dr. D. Touw, IT-02-54-T, pages 45558-45566.
31. Lettre du Dr. D. Touw datée du 23 février 2006 et adressée au Dr. P. Falke, IT-02-54-T, page 45506.
32. Lettre du Dr. P. Falke datée du 3 mars 2006 et adressée au greffier H. Holthuis, IT-02-54-T, page 45507.
33. Ordre du 26 janvier 2006, « Submissions following trial chamber’s order du 26 janvier 2006 », IT-02-54-T, page 45619, paragraphe 6.
34. Mémorandum interne du 2 février 2006 signé J. Hocking, IT-02-54-T, page 45611.
35. Rapport médico-légal du Dr. W.A. Zwart Voorspuij daté du 11 mars 2006, IT-02-54-T, page 45470.
36. Fiches de prescriptions médicales faisant apparaître le médicament anti-hypertenseur « Vascase Plus », IT-02-54-T, pages 45522- 45525.
37. Rapport du Dr. P. Falke daté du 11 novembre 2005 et adressé au greffier H. Holthuis, IT-02-54-T, page 45827.
38. Rapport du Dr. P. Falke daté du 21 novembre 2005 et adressé au greffier H. Holthuis, IT-02-54-T, pages 45811.
39. Geoffrey Nice, The Prosecutor v. Slobodan Milosevic, le 6 février 2006, IT-02-54-T, pages 45576-45578.
40. Arguments de Steven Kay et Gillian Higgins pour la défense de Slobodan Milosevic, 20 février 2006, IT-02-54-T, pages 45527-45539.
41. Arguments de Steven Kay et Gillian Higgins pour la défense de Slobodan Milosevic, 6 mars 2006, IT-02-54-T, pages 45509-45512.

Tuesday, April 11, 2006

OPEN LETTER to Canadian PM Harper re State Visit of Rwandan President Kagame--by Peter Erlinder, Lead Counsel before the ICTR, Arusha, TZ

Open Letter to Canadian PM Harper re State Visit of Rwandan President Kagame--by Peter Erlinder, Lead Counsel before the ICTR, Arusha, TZ

[Peter Erlinder is one of the good guys I met while visiting the General in Arusha a couple years ago now. He shares a house by the ICTR with my good friend and the General's lead counsel, Chris Black--it was Chris who got me this open letter. There's a lot of very valuable information in this warning shot across the Canadian government's bow. Seeing's they're about to play host to real evil, to Pontius Pilote Kagame, the Pol Pot of the Khmer noir, one of the bloodiest war criminals since GHWBush or Bill Clinton or Wes Clark. Kagame makes Bush Jr look about as wicked as a cheater in the Special Olympics.

To the best of my recollection, it was across a table from him in the bar of the sublimely luxurious Impala Hotel in Arusha that I learned how Me Erlinder, with his cross examination of UNAMIR commander Dallaire, flipped the witness on the bogus fax he allegedly sent to the UN in January 1994 purportedly warning of a Habyarimana-govt-planned genocide in Rwanda, a full three months before the Rwandan and Buirundian presidents were blown out of the skies above Kigali by missiles that had been stored in the assassin Kagame's own house in Mulundi and escorted through the arms-restriction zones by our very own blue helmeted heros into the cozy confines of Kigali's Capitol Hill, the CND--and it was this act of US/UN-sponsored terrorism that is popularly believed to have gotten the million mythic Chinese Communist machetes swinging like so many fat African dicks,--it was Peter who turned out Canadian UN General Roméo Dallaire for the gutless, lying RPF punk that he is. Shamelessly, Dallaire had more sleep-overs at Kagame's Mulundi crib than Dutch got bed-baths from Ki-Ki.

(NB: Lenny's Father Flotski routine:

Dutch: Ki-Ki, you freak! I'm giving it all up for you!

Ki-Ki {prison nurse and Avon Lady to D-block}: He's giving it all up for me! Did you hear that, you bitches in cell block 11? He's giving it all up for me! WoooOOOoo, I feel just like Wally Simpson!)

Really, somebody should pull some coats--namely those of Prof Michel Chossudovsky, Pierre Galand, and Michel Collon--to let them let them in on just how lame and pathetically ignorant their take on Rwanda has remained in light of a deluge of recent evidence to the real causes of that dire and on-going carnage--no small amount of this evidence was discovered by the Oscar and Felix of Arusha (or maybe it's the Felix and Felix), Peter Erlinder and Chris Black.

Something the apologists for the RPF's extermination of the Rwandan revolution (then the Rwandan people) seldom concern themselves with is the creepy similarity between the terrorist attack of 6 April 1994 in Rwanda, when the two Hutu majority presidents were murdered by US-trained and armed military-feudal nostalgics, thereby unleashing some significant blood-letting in that resource-rich region (approaching ten million victims to date in Rwanda, Burundi and Congo--but then with the HR designer genocide game focused on the 200,000 or so purported 'Arab janjaweed' kills in Darfur, who's got time for 10 million dead 'Hutu genocidaires' in Congo?), and that of 11 September 2001 in downtown NY, NY, which unleased some significant blood-letting in the resource-rich regions of the Middle East (if you include the whole Three Stooges Reich, Clinton, Bush(es) and Curly Sharon, the ME body count's gotta be up around two, three million by now).

These are two of the only instances I know of where large insurance claims were settled without the slightest investigations into just who did what and with which and to whom. Larry Silverstein pocketed 4.3 billion from nine insurance companies (double indemnity because there were two planes used to bring down his towers?) after admitting on network TV that he'd ordered the demolition of WTC 7--just like it was his pud, he 'pulled it'--and Paul Kagame got a law passed in Rwanda that said 'genocidaires' (read, members and supporters of the Habyarimana government and their families) could not 'share in the benefits of the genocide' and thereby pocketed in the name of his Rwandan military dictatorship the whole 10+million that was to go to the Rwandan, Burundian and French families of those who died in the missile strike the Kagenator, himself, ordered on his predecessor's French Falcon 50 executive jet.

But as another genocide industrialist, Robt Raun, president of the American firm RESOURCES, which specializes in cleansing the African blood from the money in the flourishing coltan trade (Kagame, personally, controls 70% of of the coltan exports from Central Africa), put it: Today's Rwanda is an example of capitalism in its purest form. And that, of course, would be Fascism. --mc]



Hon. Stephen Harper
Office of the Prime Minister
Government of Canada
Ottawa
CANADA

April 6, 2006

Re: OPEN LETTER TO PRIME MINISTER HARPER:
Regarding State Visit of Current President of Rwanda

Dear Mr. Prime Minister,

I am writing from the United Nations Criminal Tribunal for Rwanda (ICTR) in Arusha, TZ on this, the 12th Anniversary of the assassination of President Habyarimana of Rwanda, which preceded the terrible massacres that occurred after the April 6 assassination. I have learned that your Government has agreed to host a state visit by the current President of Rwanda, Mr. Paul Kagame. To prevent future embarrassment to you and your Government, and to comply with the ethical principles to which I am bound as an Officer of the Court of the ICTR, I am obligated to bring recent developments at the ICTR to your attention.

By way of background, please note that the March/April 2004 issue of the UK Economist reported on the 10th Anniversary of the horrific events in Rwanda by noting that the Kagame Regime is the most repressive military dictatorship in Africa. At that time, the identity of those who carried out the “assassination by missile” of former President Habyarimana by shooting down the presidential plane on April 6, 1994 (which all agree touched off the massive civilian killings in April-July 1994) was not known.

However, this circumstance changed during the past month at the ICTR which saw multiple witnesses, including: an “Africanist” Belgian Catholic Priest and Historian, who lived in Rwanda for 18 years; former RPF/RPA officers who were either present when the missiles were fired, or present at RPF/RPA Headquarters during 1993-94; as well as, numerous never-before-public UN documents which confirm the following:

1. The RPF/Rwandan Patriotic Army (RPA) had a 3-4/1 military- force advantage, which was known to then-General Kagame at least as of February 1993 when the RPF/RPA broke the Arusha ceasefire and nearly captured the capital, that the RPF/RPA had the military power to take power in Rwanda at will. It was the 1,000,000-plus displaced, brutalized refugees became an ungovernable force that later engaged in civilian-civilian massacres.

2. Between February 1993 and April 1994, while pretending to negotiate a power-sharing agreement set out in the Arusha Accords, Gen. Kagame openly declared to RPA troops that they should prepare for war and he also threatened war repeatedly when speaking with UN and international delegations in early 1994, as reflected in contemporary UN documents.

3. During this same period, hundreds of tons of weaponry and ammunition were illegally brought into Rwanda in preparation for the final assault to seize power and stored in numerous “weapons caches” around the country.

4. By March 1994, UN documents show that the Rwandan Government Forces (RGF) had been decimated by the four-year war of invasion by elements of the Ugandan military, supported by the Ugandan government and military, and lacked the military capacity to fight an invading army AND use military force to stop civilian massacres by other civilians.

5. The former U.S. Ambassador to Rwanda, Hon. Robert Flaten, testified in June 2005 that he personally warned Gen. Kagame and Pres. Habyarimana that if either resumed war by breaking the Arusha Accords cease fire, they would be responsible for thousands of civilian casualties from retaliatory killings that U.S. State Department documents predicted should the war resume…similar to killings that swept Burundi/Rwanda in 1988.

6. On March 9-10, 2006 and again on April 3-6, 2006 the President of the ICTR heard testimony, with supporting U.N. and other documents, that Gen. Kagame ordered the assassination of President Habyarimana to de-stabilize his enemy, and that he ordered the final assault within minutes after learning of the successful missile attack….long BEFORE any retaliatory, civilian killings had occurred anywhere in Rwanda.

7. The evidence, confirmed in original UN documents, also shows that, between April 6, 1994 and the RPF military victory in mid-July 1994, the Rwandan Government and the RGF repeatedly asked for an unconditional cease-fire to permit its few, battle-hardened troops to use force to stop the massacres. When the RGF stated that it lacked the means to stop the massacres without a ceasefire, UN documents confirmed that this was known to be true by Gen. Dallaire and Gen. Kagame in March 1994, before the assassination of President Habyarimana.

8. Canadian General Dallaire testified in January 2004 that: (a) there were only about 5,000 dependable RGF troops; (b) the first obligation of all armies, including the Canadian Army and the RGF, is to defend the “security of the homeland;” (c) and, it was militarily impossible for the RGF/Gendarmes to fight a war of invasion AND stop long-predicted, retaliatory, civilian-civilian massacres.
9. Between April 1994 and July 1994, the RPF was the only military force in Rwanda which was militarily capable of stopping the massacres, with or without a cease-fire, however, on numerous occasions Gen. Kagame specifically ordered field officers NOT to use troops “to save civilians while RPF soldiers are dying” and, as Gen. Dallaire testified under oath, Gen. Kagame told him that civilian killings as “collateral damage” for his war plan.

10. According to sworn ICTR testimony, Gen. Kagame specifically ordered the creation of particular units responsible for “cleansing” civilians from areas controlled by the RPF and was personally present as tens of thousands of civilians were lured to Byumba Stadium in late April 1994 and massacred by RPF troops under his command, among other atrocities.

11. Much of this information can be found in: The Secret History of Rwanda by former RPF Officer Abdul Joshua Ruzibiza, recently published in Paris; the Report of Serge Desouter to the ICTR, an historian of the Belgian “White Fathers” century-old mission in Rwanda; the public and closed transcripts at the ICTR; and, original UN documents introduced as exhibits in the Military 1 case (Bagasora et al) at the ICTR.

12. In July 2003, then-ICTR Prosecutor Carla del Ponte announced that she had discovered enough evidence to prosecute BOTH sides in the Rwandan War. However, shortly thereafter, Pres. Kagame called for her resignation, as did Colin Powell and Kofi Annan. She was replaced two months later and, to this date, not ONE person associated with Gen. Kagame’s successful seizure of power has been called to account at the ICTR (unlike the ICTY in which leaders associated with all major actors have been indicted).

13. In light of the evidence now in the public record of the Tribunal, a formal Motion is being prepared which requests the President of the Tribunal, and the Office of the Prosecutor, to draft the Indictment of Paul Kagame for Murder, Conspiracy to Commit Murder, various War Crimes and Crimes Against Humanity and Conspiracy to commit such crimes, all committed by him, and the troops he commanded in Rwanda in 1994.

14. Motions to dismiss charges presently pending against former RGF Officers for actions properly attributed to the victors of the 1994 RPF War of Accession to Power.


Since the ICTR has not been well-covered in the western media, I have no doubt that you and your advisors have not been made aware of the above before issuing the invitation to the current Rwandan President. However, since this information is already in the public record, and more is being accumulated daily, I could not permit an accused war-criminal, on the same order as the recently arrested former-president Charles Taylor, to receive the endorsement of the Canadian Government, without putting the record straight….and putting the matter before your Government for evaluation.

I would be pleased direct your staff to relevant materials in the public record at the ICTR, if that would be convenient to the Canadian Government.


Respectfully,



Prof. Peter Erlinder, ICTR Lead Defence Counsel
Past-President, National Lawyers Guild, N.Y.C. USA
Wm. Mitchell College of Law
875 Summit Av.
St. Paul, MN 55105
(651) 290-6384
perlinder@wmitchell.edu
U.N. No. (212) 963-2850 (ext. 5073)