Wednesday, May 03, 2006

PETER HANDKE est victime d'une attaque par les dinosaures français--article par Patrick Barriot et Eve Crépin

PETER HANDKE est victime d'une attaque par les dinosaures français--article par Patrick Barriot et Eve Crépin

[Depuis longtemps considéré comme un dinosaure ou au moindre comme une espèce de théâtre ringard voire nul, la Comédie-Française, avec le clown Bozonnet en tête, remontre son ignorance totale d’histoire contemporaine en déprogrammant la pièce de Peter Handke, « Voyage au pays sonore ou l’Art de la question », à cause de la présence à Belgrade de l’auteur autrichien aux obsèques du feu président serbe/yougoslave, Slobodan Milosevic, assassiné dans son cellule au centre de détention de Scheveningen à la Hayes par les iatrogénocidaires de l’OTAN et leur viles collabos de l’ONU. Le reportage de Nouvel Obs serait marrant, carrément risible, s’il n’avait pas été aussi typique du complexe d’infériorité hystérique vers les événements aux Balkans comme en Rwanda dont la culture française subi depuis elle se donnait en tout servilité au minable maquereau ami-requin. Mais laissons Patrick Barriot et Eve Crépin mettre au point cette histoire. –mc]

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Peter Handke frappé d’une nouvelle forme d’ostracisme :
Le Nouvel Obstracisme.

Patrick Barriot et Eve Crépin

L’administrateur de la Comédie-Française, Marcel Bozonnet, vient de déprogrammer la pièce de Peter Handke « Voyage au pays sonore ou l’Art de la question », qui devait être mise en scène début 2007 au Vieux-Colombier. Cette sanction fait suite à un article de Ruth Valentini paru dans Le Nouvel Observateur du 6 avril 2006 (1). A vrai dire, il ne s’agit pas d’un article mais d’un libelle ne comportant pas plus de six phrases venimeuses, en bord gauche de la page 102, dans la rubrique « sifflets ». Ruth Valentini « siffle » donc Peter Handke pour avoir participé aux obsèques de Slobodan Milosevic le samedi 18 mars à Pozarevac. Elle insulte le dramaturge autrichien en affirmant, avec des accents bien connus de procureure, qu’il est « fidèle au Boucher des Balkans et à sa propre position révisionniste », qu’il « approuve le massacre de Srebrenica et autres crimes commis au nom de la purification » et qu’« avec son hommage au despote, le poète a définitivement creusé la tombe de son honneur perdu ». Dans cette brève philippique, la journaliste du Nouvel Observateur décrit Handke « brandissant le drapeau serbe, se pressant pour toucher le corbillard et y déposer sa rose rouge ». Or à aucun moment, et nous pouvons l’affirmer car nous étions à ses côtés le 18 mars, Peter Handke n’a brandi le drapeau serbe ni déposé la moindre rose rouge sur le cercueil de l’ex-président serbe. Peter Handke était dans la foule et c’est à la demande des représentants de la famille qu’il a prononcé quelques phrases en langue serbe. La journaliste du Nouvel Observateur était-elle à Pozarevac le samedi 18 mars ? Si oui, elle affabule. Si non, elle rapporte des ragots. Dans les deux cas, sa crédibilité de journaliste est mise à mal.

L’administrateur de la Comédie-Française, dont « le sang n’a fait qu’un tour » quand il a lu l’article du Nouvel Observateur, a donc décidé de punir Peter Handke pour sa présence aux obsèques de Slobodan Milosevic. Marcel Bozonnet a déclaré : « Aller à l’enterrement était un geste très fort. J’étais stupéfait. J’ai lu ensuite la traduction de ses déclarations publiées par l’hebdomadaire allemand Focus, qui sont édifiantes. Ça plus tout le reste, que je n’avais pas lu avant : il y a de quoi grimper au rideau » (2). Nous aimerions savoir ce que M. Bozonnet entend par ces « déclarations édifiantes » qui font « grimper au rideau » et ce qui se cache derrière « tout le reste ». Il s’agit de vagues sous-entendus destinés uniquement à jeter l’anathème sur Peter Handke. Quand on se présente à la fois sous les traits d’un enquêteur, d’un procureur et d’un juge d’application des peines, il convient de citer des témoins à charge qui ont réellement vu les faits, des traductions fidèles et un acte d’accusation moins fantaisiste. Nous mettons au défi M. Bozonnet de citer clairement et publiquement les propos auxquels il fait référence (traduits du serbe en allemand puis de l’allemand en français par des individus dont on peut apprécier l’objectivité et la rigueur). Les accusations portées sont suffisamment graves et lourdes de conséquences pour que l’on exige des précisions. Nous avons noté, mot à mot, en langue serbe, la déclaration très courte faite par Peter Handke le 18 mars à Pozarevac. Un juge impartial pourrait constater que rien dans les propos de Peter Handke n’est susceptible de « faire grimper au rideau » un administrateur de la Comédie-Française, à moins que ce dernier n’y soit prédisposé par un quelconque don de la nature. Pour M. Bozonnet, « La présence de Peter Handke aux obsèques de Milosevic est un outrage aux victimes » et « Il y a dans la position de Handke un tel déni de l’Histoire, des faits, de la justice internationale…. Comme si pour lui, plus rien n’avait d’existence ». On demeure atterrés devant de tels raccourcis. Sur quoi reposent les accusations de « déni de l’Histoire, des faits, de la justice internationale » ?

En résumé, six phrases de calomnie dans Le Nouvel Observateur suffisent pour que l’administrateur de la Comédie-Française déprogramme la pièce de l’un des plus grands dramaturges de notre époque. Espérons que Le Nouvel Observateur n’écrira pas six phrases contre Harold Pinter dont les déclarations en faveur de Slobodan Milosevic sont sans ambiguïté : son prix Nobel pourrait lui être retiré ! Dans la Grèce antique les proscriptions étaient inscrites sur des morceaux de terre cuite, aujourd’hui elles sont inscrites dans les pages du Nouvel Observateur. A ce jour aucun écrivain dans la patrie de Voltaire, aucun dramaturge, aucun chroniqueur, aucun rédacteur de bloc-notes hebdomadaire n’a pris la défense de Peter Handke aussi injustement attaqué. Par un curieux hasard, l’annonce de l’ostracisme de Handke, publiée en première page du Monde le 28 avril, côtoyait une publicité en couleur pour le livre de Cesare Battisti Ma Cavale, publié par les éditions Grasset avec une préface de Bernard-Henri Lévy et une postface de Fred Vargas. Rappelons que Cesare Battisti a été condamné à perpétuité par un tribunal italien pour des crimes de sang qu’il n’a pas le courage d’assumer. Dans sa préface, Bernard-Henri Lévy estime que le dossier d’accusation est fragile et il défend le criminel-écrivain au nom de « l’Etat de droit ». A l’évidence Peter Handke ne mérite pas le moindre soutien des « intellectuels » français. Il est vrai que son crime est imprescriptible : il a assisté à l’enterrement de Slobodan Milosevic !

(1). Sifflets : Peter Handke à Pozarevac. Article de Ruth Valentini, Le Nouvel Observateur, semaine du 6 avril 2006, page 102.
(2). Peter Handke censuré pour un voyage de trop. Article de René Solis, Libération, samedi 29 et dimanche 30 avril 2006, page 37.
(3). Peter Handke est interdit de Comédie-Française. Article de Brigitte Salino, Le Monde, 28 avril 2006, page 27.
(4). Ma Cavale de Cesare Battisti, préface de Bernard-Henri Lévy, post-face de Fred Vargas, Grasset/Rivages, 378 pages.

1 Comments:

Anonymous Anonymous said...

Hello.
Cf. le lien.
Cordialement.

12:51 PM  

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