Saturday, March 25, 2006

Hey, Granma! Encore: SLOBODAN MILOSEVIC -- La mort et la pluie -- par Elsa Claro, de Granma international

 {This is the latest, though not the last, article on the latest, though sadly and certainly not the last, hostage execution at the ICe Houses. President Milosevic was wasted by the Waste Culture, and now the Jackals that the Jackals would despise are picking over the body. And all the other prisoners in the US/UN death centers in The Hague and Arusha, predominantly Serb and Hutu representatives of the targeted Yugoslav and Rwandan revolutions, must now be feeling the chilly breath of NATO's 'humanitarian exterminations' just a little closer to their piteously undefended necks. As a long-time defender of the President and Yugoslavia--Ch'uis toujours serBo-positif!--I am still too ashamed at how little our friend was protected against the wasting forces of global terrorism (which, contrary to much of the Milosevic defense strategy, find precious little impetus in the Arab World! How many Islamist bases in the NATO countries? How many US bases in the Muslim world? Tuzla, to which the bloodthirsty legions of Naser Oric slinked after marauding and murdering hundreds of Yugoslav civilians, with active UN complicity, throughout the area around the 'safe haven' of Srebrenica, is now, along with Incirlik in Turkey, one of the key US bases in the bombing of Iraq--and, who knows, even Iran.) to find the requisite politeness (gentility, really--a fancy form of hypocrisy) to join in the current deconstruction of the deconstruction of Yugoslavia. And I find myself both inhibiteed and disgusted by this feeling that now that he's been martyred, the flood gates to Balkan History have been opened to all kinds of reformed bounders and carpetbaggers, who hadn't the cahones to associate themselves with his name for fear of offending the 'rich Serbs' they'd marked to jack up in their money-grubbing campaigns, shunned all attempts at linking the Milosevic defense in solidarity with other struggles against occupation and militarization (e.g., Rwanda, Burundi, Congo, Sudan, Palestine, and on and on) but staunchly protected, in the name of 'Left solidarity', their fellow carnies in Balkan circus, and visited the site of President Milosevic's calvaire only to flog their stale and stolen wares--or give a moral enema to their flagging TVQs. But more of this anon. For now, c'est à vous, Mamy.--mc}

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Hey, Granma! Encore: SLOBODAN MILOSEVIC -- La mort et la pluie -- par Elsa Claro, de Granma international

[Here's the way Granma tells the story of the recent murder of our friend--the hostage execution, really, of President Milosevic. The English version of this article (attached below the version française) is almost unreadable, but our strong right fin, le requin canadien, sent us the French version and the two romance languages seem more sympathetic to the writer's heart-felt recounting of these epic lives--the life of Slobodan Milosevic and that of his beloved nation, Yugoslavia/Serbia. Though both have been untimely cancelled and cast into murky revisionist history, the courage and dedication to Justice and Democracy they exemplified will live on as long as people value these endangered qualities. --mc]

SLOBODAN MILOSEVIC
La mort et la pluie

PAR ELSA CLARO, de Granma international

Un effort de mémoire ne fait pas de mal. Cela permet de mieux comprendre les faits, les processus et même les actes les plus crapuleux

ON le dit enterré au pied de son arbre préféré, dans la cour de sa maison natale. Il n’y avait ni famille, ni amis ni témoins gênants. Ses partisans lui rendirent les derniers honneurs à Belgrade quelques heures avant, et peut-être durent-ils aussi dire adieu, pour l’occasion, à un certain nombre de potentialités ou d’illusions qui n’avaient pas toujours eu la couleur ou le poids désirés ni trouvé leurs dignes défenseurs.

Des soupçons bien inopportuns pèsent sur la véritable cause de ce décès (le quatrième de Serbes emprisonnés à La Haye): à supposer qu’il eût été le plus naturel du monde, il laisse pourtant derrière lui pas mal de réserves sur la légitimité du tribunal qui incarcéra Milosevic pendant près de quatre ans pour le soumettre à un procès dont la probité est douteuse.

S’il y eut fautes passibles de sanctions judiciaires, le procès aurait dû avoir lieu dans son pays où les lois interdisent en particulier l’extradition des inculpés, et s’il avait été décidé en l’occurrence de faire exception, les cellules voisines de la sienne auraient dû être occupées par ceux qui forcèrent le cours des événements vers de véritables culs-de-sac ou s’immiscèrent de manière décisive dans des affaires qui n’étaient pas de leur ressort, bouchant pratiquement toutes les issues pour aboutir à des résultats dont aujourd’hui on n’a guère de raison d’être fier.

çComment l’ancien chef de l’Etat aboutit-il dans la capitale hollandaise? Il fut d’abord sorti de sa résidence et conduit dans la prison de Belgrade: un premier pas qui facilite l’enlèvement, nocturne, organisé par la CIA (peut-être avec l’aide d’autres services secrets européens) avec la complicité de Zoran Djinjic, alors premier ministre, par la suite assassiné par des mafias qu’il aurait aussi trahies, à ce que l’on suppose.

Le mobile de Djinjic était de se débarrasser de Milosevic –qui continuait d’avoir des sympathisants—et d’obtenir en même temps une aide financière occidentale, pour sortir la Yougoslavie de l’asphyxie économique à laquelle l’avaient réduite les sanctions commerciales prolongées des Etats-Unis et de l’Union européenne. C’est contre ces quelques pièces qu’il vendit l’ex-chef de l’Etat, passant outre à la volonté du président en poste à cette date (juin 2001), Vojislav Kostunica: une décision basse, prise sans aucune espèce de concertation, qui eut pour effet de briser la coalition du gouvernement en place et de précipiter dans l’anarchie un pays en cours de démembrement depuis dix ans, trois mois seulement après les intenses bombardements de l’OTAN (autrement dit des Etats-Unis).

LE FIL D’ARIANE

çEn 1991, la Slovénie se sépare de la Yougoslavie. Le gouvernement allemand, avec à sa tête le chancelier Helmut Khol, n’a rien de plus pressé que de la reconnaître (janvier 1992), et le reste de l’Union européenne ne peut plus que suivre le mouvement. Les Etats-Unis, sous la présidence de Bush père, se relèvent péniblement d’une première guerre du Golfe dont les résultats n’ont pas été à la hauteur escomptée; il ne semble pas qu’il ait été dans leurs plans d’approuver cette sécession, soit parce qu’ils concevaient certaines craintes face au processus conflictuel de reconversion du bloc socialiste, soit parce qu’un quelconque conseiller avait jugé peu souhaitable de tracer de nouvelles frontières sur le Vieux Continent, a fortiori dans cette région complexe qui, comme la déesse Psyché, semble formée de petits morceaux d’âmes de tous les êtres humains.

çLa Croatie suit vite l’exemple de la Slovénie et, à la fin de la même année, Croates et musulmans font de même en Bosnie-Herzégovine. Jusqu’à cette date, les trois communautés qui forment la Bosnie avaient réussi à cohabiter par la voie du partage du pouvoir, une idée vaguement inspirée du maréchal Tito qui avait proposé une rotation à la présidence de la Yougoslavie afin d’éviter les faux pas, les jalousies, les envies des dirigeants de cette mosaïque humaine.

çToutefois, les premiers affrontements éclatèrent le 4 février 1992. Bruxelles et Washington reconnurent presque immédiatement la souveraineté de la Bosnie-Herzégovine alors qu’ils la refusèrent à la République fédérale de Yougoslavie, héritière légale de l’ancienne, reconstituée dès avril 1992 et formée par la Serbie et le Monténégro.

çIl y a seulement quelques mois, le 21 novembre dernier, les Accords de Dayton avaient dix ans. Au moins en théorie, ce pacte mettait fin à ce qu’on a appelé la guerre de l’ancienne Yougoslavie. En fait, ceux qui se concertèrent dans la ville des Etats-Unis qui a donné son nom au pacte n’avaient cherché qu’une issue à un conflit sanglant qui avait duré trois ans et qui avait commencé lorsque les musulmans (44% de la population) de Bosnie-Herzégovine, provisoirement alliés aux Croates (environ 15%) avaient déclaré cette république indépendante. Les Serbes (32%) tentèrent de mettre un frein à la sécession et, une fois en guerre, obtinrent le contrôle de 70% du territoire.

Avant une victoire imminente, qui aurait pu aboutir à l’adjonction de la zone à la semi-proscrite Yougoslavie, l’Occident s’interpose et s’adjuge le droit d’intervention militaire dans un conflit civil étranger. Tout ceci en marge de l’ONU et contre les préceptes du Droit international.

Les bombardements de l’OTAN visent les positions serbes pour inverser le rapport de forces, sans mandat ni prétexte digne de foi, mais en semant aux quatre vents des histoires macabres qu’on ne se lasse pas de répéter pour justifier l’injustifiable.

Malgré la puissance de l’Occident, il n’eut d’autre alternative que d’ouvrir la voie aux négociations, car la situation empirait au lieu de connaître un dénouement civilisé, ce qui eut sans doute été possible mais fut définitivement compromis par l’intervention de personnages du genre de Ben Laden: en effet, Washington fit en sorte que des extrémistes musulmans (y compris des talibans) s’impliquent dans un conflit qualifié pour l’occasion d’ethnique mais qui était, avant toute chose, politique et économique.

Pourquoi? En premier lieu parce que la simple idée de l’existence, en plein cœur de l’Europe, d’un Etat qui se proclamât socialiste les inquiétait, même si l’expérience singulière de la Yougoslavie était différente de celle de l’Est, et même si à cette étape Slobodan Milosevic aurait accepté les conditions imposées à coup d’étranglement financier.

L’accord de Dayton fabrique de toutes pièces un gouvernement qui ne fonctionne toujours pas et n’a résolu aucun problème. Des troupes d’interposition demeurent en Bosnie où les conditions de vie restent totalement anormales. Le même genre de scénario a été reproduit dans la province serbe du Kosovo, où plusieurs chapitres de la même histoire se répètent scandaleusement.

Le point culminant est atteint en 1999 : après avoir offert son soutien aux Albano-kossovars séparatistes, le gouvernement Clinton ordonne des bombardements qui se prolongent pendant trois mois, sous le prétexte que Belgrade se livre à un « nettoyage ethnique ». Curieux, s’étonnerait Monsieur de La Palisse : depuis lors, plus personne ne défend les Serbo-kossovars qui se sont vus voler leurs maisons et leurs terres, et que les troupes prétendument neutres, cantonnées dans la région, assassinent ou humilient.

Ce trimestre de 1999 et ses dégâts collatéraux dont furent victimes des individus et des objectifs civils, cibles des bombes à fragmentation des Etats-Unis et de l’OTAN, ne rentreront pas dans l’histoire par la grande porte.

EPILOGUE PROVISOIRE

On confond souvent la Cour de La Haye créée par l’ONU en 1947 pour juger des Etats et non des individus avec cette Cour spéciale financée et manipulée par les Etats-Unis et plusieurs de leurs multinationales, qui devait juger Milosevic. On confond aussi celle-ci avec le Tribunal pénal international constitué à Rome en juillet 1998 et que George W. Bush a menacé d’une attaque à main armée s’il osait extrader un seul de ses soldats, pour tortionnaire qu’il fût.

Encore un truquage monté par la Maison Blanche et entretenu par ses partenaires. Voici ce qu’en dit Jaime Shea, porte parole de l’alliance militaire commandée par Washington:

«Le TPI n’enquêtera (sur les crimes de l’OTAN) que si nous le lui permettons.» Il faisait allusion à des accusations surgies en Yougoslavie contre ce pacte belliciste, mais indique surtout le sens de l’impunité avec lequel il agit.

Le cas de Milosevic n’est ni le premier ni le dernier des actes arbitraires, on en connaît d’autres terribles, mais si la justice n’est pas aussi impartiale qu’on le prétend, les gouvernants qui, des deux côtés de l’Atlantique, ont aidé à détruire un pays et à augmenter la quantité de victimes par des interventions illégales passeront un jour devant des tribunaux authentiques et non fabriqués sur mesure par les «vainqueurs», c’est-à-dire le nouvel Empire.

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(Version anglaise)

http://www.granma.cu/ingles/2006/marzo/vier24/13milosevic.html
 
Granma Digital
 
Havana. March 24, 2006


SLOVODAN MILOSEVIC
Death and the rain

BY ELSA CLARO—Granma International staff writer—


THERE are inopportune suspicions as to the real cause of the death of Milosevic (the fourth of Serbs imprisoned in The Hague) which, even if it was the most natural of all, leaves behind it a trail of reservations as to the legitimacy of the court that has held him for more than four years and that subjected him to a trial whose probity is questionable. Even with motives for having put him on trial for faults committed, that should have happened within his country, where legislation prevents the extradition of prisoners, and of having decided to make an exception: the placing in cells adjoining his of those who forced events into a one-way street or made themselves the decisive participants in a matter that was beyond their competence, thus rarefying results that, at the end of the day, have not turned out for the best.

There was no cleanness in the way in which the former head of state was taken to the Dutch capital. First he was pulled out of his residence and incarcerated in Belgrade. That was an initial step to facilitate his kidnapping via a nocturnal operation organized by the CIA (possibly with the help of other European secret services) and with the complicity of the then Prime Minister Zoran Djinic, who ended up being a priori assassinated by the mafia that he likewise betrayed, according to conjectures.

Djinic’s motive was to get rid of Milosevic – who continued having followers – and at the same time to obtain Western financial aid, supposedly to pull Yugoslavia out of the economic strangulation to which it was subjected by the United States and the European Union with lengthy trade sanctions. For those pieces of silver he sold the former statesman, going over the head of Vojislav Kostunitca, president of the country at that time (June 2001), in an act so contemptible and self-seeking that he broke the existing government coalition and created anarchy out of what was an already highly delicate situation for Yugoslavia at the end of 10 years of dismemberment as a country and almost three months of intensive NATO (read the United States) bombardments.


ARIADNE’S THREAD

In 1991 Slovenia affirmed its decision to become independent of Yugoslavia. The German government headed by Helmut Kohl hastened to recognize it in early January 1992, thus forcing the EU to act likewise. The United States, with Bush Sr. experiencing the hangover of the first Gulf War, did not appear to have approved that secession among his plans, perhaps because of certain fears of the conflictive and immature process of the Socialist bloc’s re-conversion or because one of his advisers had warned him that it was not a healthy idea to establish new borders in Europe.

Croatia followed the Slovenian impulse and, almost at the end of the same year, the Croats and Muslims from Bosnia-Herzegovina did likewise. To that point, a certain coexistence had been attained in Bosnia with power sharing among the three human groups that inhabited it, to an extent similar to that established by Marshall Tito when he legislated that the presidency of Yugoslavia should rotate as a way of avoiding setbacks, jealousy or envy of any of the leaders of this human mosaic.

Nevertheless, the first confrontations occurred on February 4, 1992. Almost immediately, Brussels and Washington accepted the sovereignty of Bosnia-Herzegovina, while withholding support for the new Federal Republic of Yugoslavia, recreated that same month (April 1992) and made up of Serbia and Montenegro, as the legal inheritors of the former.

In the face of an imminent triumph which could have resulted in the area asking to be annexed to the semi-proscribed Yugoslavia, the West entered the scenario, affording itself the right of military intervention in an alien civil conflict. It did outside of the UN and in violation of its precepts of international law.

The NATO bombardments were directed at Serb positions in order to twist the existing reality, without having any mandate or credible excuses, but by spreading macabre stories that are still repeated to justify the unacceptable.

In spite of the power of the Western allies there was no alternative but to accede to negotiations to halt what they were contributing to make worse and which could easily have reached a civilized outcome. However, to tell the truth, that was difficult, because Washington also utilized people of the likes of Osama Bin Laden in this episode to attract to the conflict extremist Muslims (including Talibans), who participated in this allegedly ethnic war but what was one of a political-economic nature before anything else.

The reasons? In the first place they were frightened of the existence in the very heart of Europe of a state that called itself socialist, although the unique experience of the Yugoslavs was distinct from that of Eastern Europe or the Soviet Union, and Slobodan Milosevic had already been forces to accept conditions imposed in the context of financial strangulation.

The Dayton Accords fabricated a government that is unable to function or to have resolved anything to date, given that troops are still in place in Bosnia and the scenario is one of total anomaly.

Something does seem to have occurred and is still occurring in the Serb province of Kosovo, where certain chapters of the same story have been barefacedly repeated.

The culminating point occurred in 1999 when, after giving support to the separatist Albanian Kosovars, the Clinton government ordered bombardments that continued for three months under the pretext that Belgrade was undertaking "ethnic cleansing." Strangely, enough since then and to date they have neither defended or helped the Serb Kosovars from whom they stole houses and possessions or whom they have killed and humiliated, even though the troops stationed in the area are supposedly neutral.

Those three months of 1999 and their collateral damage inflicted on individuals and civilian targets, with U.S. and NATO cluster bombs – what’s the difference – will not go down in history through the gate of decorum.

PROVISONAL EPILOGUE

The special court financed and manipulated by the United States and various of its multinationals in which Milosevic was tried is usually confused with the International Court of Justice in The Hague created by the UN in 1947 and which judges states, not individuals. There are also people who confuse it with the International Criminal Court created in Rome in July 1998. The latter is the one that George W. Bush threatened with an armed assault if it extradited even one of its soldiers, however much of a torturer or genocidal killer he might be.

The fact that it is one of the many White House falsifications admitted by its partners is borne out by what Jaime Shea stated as spokesman for the military alliance commanded by Washington:

"The International Criminal Tribunal (ICT) will only investigate (NATO crimes) if we permit it." He was alluding to charges in Yugoslavia against that military pact but above all indicates the feeling of impunity with which it acts.

Neither the first or only arbitrariness was committed with Milosevic, other equally terrible legal procedures have been experienced, but if justice is as impartial as it is enshrined to be, governments on both sides of the Atlantic that helped to destroy a country and to increase the volume of victims via illegal interventions, them should all stand trial and in authentic courts, not one fabricated by "conquerors;" in other words, the new empire.

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